En début d’année, il est temps de commencer à penser à l’organisation du potager. Il faut profiter de cette période morne des mois de janvier et février, pour planifier cet espace dédié aux légumes que vous allez faire pousser.
Et on ne s’y prend jamais trop tôt.
J’ai commencé à m’occuper du potager il y a cinq ans environ quand mes parents ont acheté une maison à la campagne. Grands amoureux des arbres, ils dédient une grande partie de leur temps à l’aménagement paysager tandis que j’ai hérité avec grand plaisir de la gestion du potager pour toute la famille. Au début, avoir un potager ne faisait pas vraiment partie de nos projets d’autant plus que nous nous retrouvons généralement ensemble en famille que le week-end, et qu’honnêtement, je ne pensais pas avoir le temps de pouvoir m’en occuper. Mais finalement nous avons réussi à nous organiser et depuis cinq ans nous profitons de belles récoltes (plus ou moins réussies selon les saisons).
Outre le fait que nous savons que ce qui vient du potager est naturel et 100% bio, il s’agit surtout pour moi de me faire plaisir en cultivant des variétés de légumes et de fruits que l’on ne trouve pas chez les maraîchers.
Voici comment préparer le potager au printemps.
1. Planifier en janvier
Après les fêtes, vers la mi-janvier, je commence à relire les notes de mon carnet de jardin et à réfléchir à l’organisation du potager. Ce qui est important c’est de faire attention à la rotation de cultures afin de ne pas semer ou planter les mêmes légumes et fruits dans un rectangle deux années consécutives. Par exemple, le rectangle qui aura accueilli les tomates ne verra plus de tomates avant trois ans.
Comme je souhaitais avoir un potager surélevé en rectangles (j’aime la structure en général), nous avons fabriqué avec mon père quatre grands rectangles que nous avons installés dans une partie éloignée du jardin « paysager » et qui était ensoleillée (une chance !). Si un jour je souhaitais refaire ces rectangles, je pense que je les ferais plus haut, plus longs et plus épais. Mais pour l’instant ils sont suffisants.
Pendant longtemps ma grand-mère a cultivé un grand potager en Bretagne sans créer ce type de structure et je trouve que c’est quelque chose qui manque, les allées propres et bien définies entre les rectangles permettant de faciliter la circulation notamment avec une brouette. Cette année, nous prévoyons de semer du gazon afin d’éviter de passer le temps à retirer les mauvaises herbes qui poussent irrémédiablement.
Dès janvier, je sais déjà quels légumes vont pousser à quel endroit. Ce qui me permet de commander assez tôt certains types de graines et de préparer la partie 2.
2. et 3. Semer et rempoter les tomates
Je passe donc ma commande de graines de tomates, de radis, de carottes chez Kokopelli et à la ferme de Sainte-Marthe. Les graines de cornichons (concombres), de betteraves, de persil tubéreux et aussi de carottes viennent de… Pologne. Ils ont des variétés que je ne trouve pas ici (surtout pour les cornichons) et qui sont parfaites pour préparer des conserves. Je sème les graines de tomates dans des boîtes en plastique assez grandes (en prenant soin à bien les étiqueter) puis je rempote dans des pots plus grands avec une terre de rempotage environ trois semaines plus tard. Il m’arrive encore de rempoter une seconde fois lorsque les plants sont pus grands et plus forts. Il s’agit des seuls semis que je fais en intérieur, les autres graines seront plantées directement en terre. Lorsque je sème à la campagne (il m’arrive de le faire à Paris car j’aime me compliquer la vie), j’en profite pour le faire avec mes jeunes neveux afin qu’ils puissent savoir comment poussent les tomates.
À noter toutefois qu’en janvier je plante oignons, échalotes et ail dans une petite parcelle déjà prête.
Il m’arrive aussi d’acheter des tomates en plants (mais vers la fin avril) surtout si elles sont greffées. Il me semble que le rendement est meilleur.
Voici quelques unes de nos variétés de tomates préférées :
- Rose de Berne
- Malinowka
- Cœur de Bœuf japonais
- Ananas
- Marmande
- Noire de Crimée
- Black Beauty
- Zèbre (pour la couleur)
4. Préparer la terre
Au mois de mars, je commence à préparer la terre des rectangles surélevés en retirant les mauvaises herbes et découvrant certaines surprises comme des échalotes que j’y avais oubliées.
Une fois la terre nettoyée, je la bêche légèrement (et je constate avec plaisir que les vers de terre font aussi leur travail) et y ajoute de la terre potagère ainsi qu’un peu de compost. À titre indicatif, j’utilise deux grands sacs de terre potagère pour un rectangle et laisse tout reposer jusqu’à la mi-avril au moins.
5. Semer et planter
À la fin-avril, je commence à semer directement en terre les radis puis un peu plus tard en mai viendront carottes, betteraves, persils tubéreux, haricots noirs et cornichons (concombres). Au mois de mai, après les Saints de Glace, je plante les tomates en ajoutant dans le trou de plantation des orties et un peu de compost. Entre chaque rangée de tomates je place des œillets d’Inde pour aider à lutter contre les maladies. Chaque plant a aussi son tuteur et j’en place aussi entre les pieds de haricots noirs.
Les conserves
Notre rendement est parfois assez conséquent alors nous faisons des sauces tomates et des confitures de tomates vertes en août et en septembre. Les cornichons servent à agrémenter des salades mais ils sont surtout cultivés pour en faire des conserves et en profiter tout l’hiver.
Je n’ai pas parlé ici des fruitiers (framboisiers, groseillers et mûriers) qui nous permettent de faire des crumbles, des sorbets et liqueurs qui nous permettent tout l’été et même plus tard de déguster ces plaisirs simples de la vie à la campagne.
Voici donc une description simple mais je l’espère utile pour vous aider à préparer le potager au printemps.
M’occuper du potager est un vrai bonheur surtout pour moi qui passe mes journées à travailler devant un ordinateur. Je ressens ce besoin très fort le week-end de me déconnecter et de passer autant de temps que possible dehors et surtout pratiquer une activé manuelle si riche à tous points de vue. Voir pousser ce qui a été semé pour ensuite déguster la récolte directement dans le potager, un soir d’été en écoutant les cloches de l’église du village résonner au loin…
Il n’y a pas de plus grand plaisir à cette carte postale pastorale.