La maison de Jean Cocteau à Milly-la-Forêt
S’il y a bien des lieux qui m’inspirent plus que d’autres, ce sont les maisons d’écrivains, d’artistes touche-à-tout qui ont laissé une patte particulière derrière eux. En ce weekend de fin de printemps, je suis donc allée visiter la maison de Jean Cocteau, personnage inclassable et aux multiples talents, près de Fontainebleau.
Nichée au fond d’une impasse et entourée de canaux dans l’adorable village de Milly-la-Forêt, la propriété datant du XVIIème siècle a été achetée par Jean Cocteau et Jean Marais en 1947, afin d’échapper aux journalistes parisiens qui souhaitaient en savoir plus sur la sortie du film – plutôt hors du commun pour l’époque – La Belle et la Bête. Cette demeure, aux deux petites tourelles en brique sur l’une des façades, était l’ancienne dépendance du château de Milly, appelé aussi château de la Bonde. La maison au fond de l’impasse est un lieu enchanteur, au calme, qui ravit l’écrivain-poète-illustrateur-réalisateur. Celui-ci déclarait d’ailleurs qu’il avait trouvé à Milly « la chose la plus rare du monde : un cadre ». Et l’on ne peut qu’approuver tant l’atmosphère du lieu nous transporte dans un univers presque hors du temps.
Je préfère vous prévenir que vous risquez d’être déçus si vous vous attendez à voir l’intérieur de Jean Cocteau dans son intégralité. Il y a peu de pièces à vivre décorées que vous pourrez découvrir, hormis le vestibule, la cuisine (sans meubles), le salon, un bureau et la chambre attenante. On apprend par exemple que c’est la décoratrice Madeleine Castaing qui a joué un rôle dans la décoration. Une décoration très éclectique d’ailleurs et qui correspond parfaitement à l’image de Jean Cocteau. Les autres pièces sont, quant à elles, utilisées comme des espace d’exposition et n’ont que peu d’intérêt pour celles et ceux qui viennent y chercher de l’inspiration. Les murs ont d’ailleurs même été repeints par une artiste australienne bien plus tard, et on a ainsi un peu de mal à se rendre compte de ce qui était contemporain de l’époque à laquelle l’artiste a vécu dans la maison. Je suis donc restée un peu sur ma faim, car je m’attendais à en découvrir plus sur le quotidien de Jean Cocteau et ses sources d’inspirations. J’espérais aussi que la maison-musée regorgerait de ses dessins si caractéristiques que j’ai toujours beaucoup appréciés pour leur côté poétique, simple et moderne (je crois que c’est la première fois que j’utilise le mot « moderne » ici !). Or il y en a très peu, ce qui est vraiment dommage.
Cela n’empêche pas de pouvoir profiter des quelques pièces meublées. Le motif léopard omniprésent partout dans l’antichambre qui servait à Jean Cocteau de bureau m’a plutôt bien plu, et donne beaucoup de caractère à la pièce. Il s’agissait sans aucun doute d’un choix assez avant-gardiste pour l’époque, même si l’on peut retrouver un motif léopard au sol dans une des pièce du château de Compiègne. Tout ce qui concerne le bureau : la papeterie, les feutres et les stylos, les planches d’inspiration, la disposition de la lampe posée sur un coin … sont des éléments qui m’intéressent particulièrement, et je suis toujours très friande et curieuse de tous ces petits détails, car cela permet souvent de mieux comprendre l’esprit du personnage et son mode de fonctionnement.
La bonne idée du musée est de donner la possibilité aux visiteurs de prendre un petit café dans un joli coin du jardin et de pouvoir profiter, entourés de rosiers, de la vue pittoresque sur le château de la Bonde, ancienne demeure médiévale des seigneurs de Milly qui se trouve tout près, juste de l’autre côté du canal qui longe la propriété de Jean Cocteau.
D’après ce que j’ai compris, le musée va être rénové pour ressembler davantage à une véritable maison, où l’on pourra découvrir et profiter de pièces comme la cuisine (qui n’a pas beaucoup d’intérêt en tant que telle actuellement) pour se rendre véritablement compte de l’ambiance de cette demeure lorsque son propriétaire y vivait.
Pour découvrir le Musée c’est ici.